Conseil d’épargne #38

Où placer votre argent aujourd’hui ?

Avec un Livret A rapportant seulement 0,75% et une inflation à la hausse, vous perdez de l’argent ! Seule l’assurance vie, avec ses multiples solutions financières, permet d’investir de manière diversifiée et efficace. A condition de disposer d’un contrat de qualité. Explications et conseils.


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Des taux moribonds

Finalement, son taux n’aura pas bougé cet été. Malgré une collecte très forte sur les sept premiers mois de l’année, à près de 10 milliards d’euros, le livret A est resté scotché à 0,75% de rendement net. Un niveau qui sera au moins maintenu jusqu’au 1er février 2018, selon l’arrêté du 27 juillet dernier (1), et très certainement gelé pendant une année selon les dires des Pouvoirs publics.

En élargissant, c’est toute la palette des placements garantis qui fait du surplace à des niveaux de rendement faméliques.

Premier problème évident : à ce rythme, votre capital va croître très lentement.

Zoom sur les principaux produits d’épargne réglementés

  Livret A LDDS LEP CEL PEL

Taux de rendement*

0,75% 0,75%

1,25%

0,50% (hors prime)

1,00% (hors prime)

Plafond de versement

22 950 € 12 000 € 7 700 € 15 300 € 61 200 €

* Source : www.legifrance.gouv.fr

 

Une inflation plus élevée

Second problème, moins visible : l’inflation rend cette progression nulle, voire négative. En août, sur un an glissant, les prix à la consommation avaient augmenté de 0,90%. Faites les comptes.

Vous croyez gagner 0,75% en épargnant sur un livret A, en réalité votre capital se déprécie de 0,15% (0,90 – 0,75). Hormis le livret d’épargne populaire (LEP), réservé aux ménages très modestes, tous les produits d’épargne réglementés sont passés dans le rouge, avec un taux de rendement réel négatif.

 

Retour aux fondamentaux

Dans ce contexte, première évidence, alimenter son ou ses livrets d’épargne réglementés est inefficace. Il faut n’y laisser que le strict minimum, à savoir au moins trois mois de salaire sur son livret A parce qu’il présente l’avantage d’être mobilisable immédiatement en cas de coup dur.

Mais alors, que faire ? Avant de choisir tel ou tel placement, le premier réflexe revient à s’interroger, une fois encore, sur son profil d’épargnant. Plutôt prudent ou fonceur ? Sur ses objectifs et horizons de temps aussi. Chacun le sait, en pratique, c’est compliqué. Qui sait vraiment à quoi est destiné son épargne ? D’où l’intérêt d’opter pour un placement qui vous permettra de modifier vos investissements au fil du temps.

 

Cap sur l’assurance vie

Inutile de trop chercher, un seul placement donne cette liberté d’action. L’assurance vie, bien sûr. Elle va répondre notamment au besoin de sécurité évident des épargnants avec la nécessaire recherche de meilleures performances. Son cadre fiscal, élément jaugé de près par les épargnants, reste très attractif, même sur des durées assez courtes. Ce n’est pas la réforme fiscale en cours d’élaboration, avec l’instauration d’un prélèvement forfaitaire unique sur les assurances vie richement dotées (plus de 150 000 euros), qui va y changer quelque chose.

Les placements alternatifs cumulent trop d’inconvénients pour rivaliser : souplesse limitée sur le plan d’épargne en actions, fiscalité dissuasive sur le compte-titres, etc. Très bien. Sauf que l’assurance vie est un terme générique. Que trouve-t-on derrière ? Des centaines de contrats aux solutions d’investissements différentes, aux frais et services associés très disparates. Il faut savoir faire le tri.

 

Les clés d’un bon contrat

Quatre éléments doivent guider l’épargnant en quête d’une assurance vie efficiente :

  • La qualité de son ou de ses fonds en euros,
  • L’offre de solutions d’investissement proposée en parallèle,
  • Les frais prélevés,
  • Les services pratiques du contrat.

Tout démarre par un bon fonds en euros. C’est l’alternative la plus immédiate au livret A et consorts, puisque le capital investi y est garanti net de frais.

En 2016, selon l’ACPR (Autorité de contrôle prudentiel et de résolution), gendarme du secteur financier, le taux de rendement moyen des fonds en euros aura été de 1,93% avant prélèvements sociaux, soit 1,63% net. Un peu plus de deux fois le taux du Livret A. *

En 2017, ce rendement moyen devrait ressortir autour de 1,30% net de prélèvements sociaux, toujours au-dessus des livrets d’épargne réglementés même si l’écart se réduit.

 

Pour le court terme (4 ans ou moins)

Problème, ces moyennes sont en réalité des trompe l’œil. Le marché des fonds en euros est éclaté, rapportant de 0,50% à près de 3% selon les contrats et les assureurs. Deux repères vous permettront d’épargner plus sereinement.

Le premier : les bons fonds en euros étaient au-dessus de 2% net l’an dernier (avant prélèvements sociaux), ils le resteront sans doute cette année. Pour un horizon d’investissement assez court, trois à quatre ans au plus, c’est la solution la plus efficace pour votre épargne sans prise de risque.

Second repère : ce rendement doit s’apprécier en tenant compte des frais pris sur les versements. Le taux de frais moyen affiché sur le marché est de l’ordre de 3%. Là encore, il faut viser clairement moins sachant que ces frais vont de 0% (aucuns frais, donc) à 5% selon les contrats.

 

A moyen terme (5 à 8 ans)

Incontournable pour des horizons courts, le fonds en euros doit rester un élément composite de tout contrat sur des temps plus longs. Mais il est maintenant nécessaire de diversifier son épargne. Enveloppe complète, l’assurance vie permet de miser sur des solutions présentant des potentiels de gains supérieurs sans pour autant prendre des risques énormes.

Deux pistes sont à creuser. Investir sur les fonds diversifiés à tendance patrimoniale, c’est-à-dire ayant une gestion bon père de famille, et/ou se diriger vers la gestion pilotée en optant pour un profil assez prudent ou équilibré.

Dans les deux cas, le risque de perte en capital existe, même s’il est assez contenu. En revanche, les performances ont de grandes chances de dépasser celles des fonds en euros sur plusieurs années. Attention, les contrats donnant accès à une diversité de fonds diversifiés et à une véritable gestion pilotée, c’est-à-dire confiée à une société de gestion experte et indépendante de l’assureur, sont une denrée rare. On en revient toujours au choix d’un bon contrat pour commencer.

 

A plus de 8 ans : l’immobilier…

Pour des horizons de longue échéance, à 8 ans ou plus, c’est finalement plus simple. On ne se souciera plus des taux de l’épargne réglementée d’une part, c’est anecdotique. Pour la sécurité, conserver un peu de fonds en euros reste pour l’heure plus rentable (sur un bon contrat, s’entend). Ensuite, la diversification peut être multiple. La pierre papier avec les SCPI (Sociétés civiles de placement immobilier), les SCI (sociétés civiles immobilières) et les OPCI (Organismes de placement collectif immobilier) sont d’excellents pourvoyeurs de revenus qui seront capitalisés dans le cadre de l’assurance vie, donc non soumis aux importants revenus fonciers. En 2016, le rendement net moyen des SCPI a ainsi été de 4,63%. En y retranchant les frais de gestion de l’assurance vie, certains épargnants auront ainsi perçu autour de 3,80% à 4,00% de rendement. Attention, compte tenu de frais de souscription importants sur ces supports, c’est un investissement qu’il faut mener sur au moins huit années.

 

… Et les actions !

Autre piste simple et dynamique pour son épargne, les fonds structurés sur les actions. Ils sont commercialisés sur des périodes précises au sein de certains contrats et vous promettent un certain rendement selon des hypothèses précises. Mieux bâtis et plus clairs que par le passé, la piste des fonds structurés est un compromis intéressant entre rendement et risque, acceptable pour la plupart des épargnants.

Quant aux investisseurs avertis et autonomes, ils se bâtiront un portefeuille de fonds diversifiés, en profitant des conditions d’arbitrage rapides et sans frais propres à certains contrats, notamment sur le Web, pour piloter leur capital. Quelques rares contrats permettent d’investir sur des titres en direct, le tout dans le cadre fiscal de l’assurance vie. Il est aussi possible d’investir sur des fonds indiciels (trackers), autre vecteur simple pour profiter de la hausse (mais aussi prendre la baisse) des marchés financiers.

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