PER ou assurance vie : que choisir pour votre retraite ?

Vous souhaitez faire fructifier votre épargne pour votre future retraite mais vous hésitez entre le Plan d’Épargne Retraite (PER) et l’assurance vie ? Toutes deux appropriées à votre projet, ces solutions de placement diffèrent cependant dans leurs objectifs et leur fonctionnement respectifs. Quel produit est le plus adapté à votre situation ? Quels sont les avantages fiscaux de chacun ? Pouvez-vous les cumuler pour optimiser votre patrimoine à long terme ? Altaprofits répond à ces questions et vous guide pour choisir le contrat qui correspond à vos besoins.

Quelles différences entre PER et assurance vie ?

Le Plan d’Épargne Retraite (PER) et l’assurance vie sont des placements à long terme. Leur rentabilité et leur attractivité fiscale reposent sur le principe d’un investissement à horizon éloigné. Ils répondent cependant à des besoins et objectifs d’avenir bien différenciés.

Le PER, un placement dédié à la retraite

Comme son nom l’indique, le PER est conçu pour vous aider à épargner en prévision de votre retraite. Instauré par la loi Pacte en 2019, il vise à uniformiser et simplifier l’offre de l’épargne retraite, en permettant, durant la période d’activité professionnelle, de constituer progressivement un capital destiné à procurer des revenus complémentaires au moment de la retraite. 

Ce nouvel instrument de préparation de la retraite remplace progressivement la majorité des anciens produits d’épargne retraite, qu’ils soient individuels (PERP, contrats Madelin, et autres dispositifs similaires) ou collectifs (Perco, contrats article 83, et autres régimes comparables).

Le PER comporte trois compartiments : un compartiment individuel pour les versements volontaires, un compartiment collectif pour l’épargne salariale, et un compartiment obligatoire pour certains dispositifs d’entreprise.

Il est possible de transférer vos anciens contrats vers un PER, qu’il s’agisse d’anciens produits individuels ou collectifs, ainsi que d’un PER existant vers un autre PER. Cette centralisation vous permet de regrouper votre retraite par capitalisation en un dispositif unique, structuré et harmonisé. 

Pendant la phase d’épargne, vous pouvez alimenter votre PER individuel à votre rythme avec des versements volontaires, ponctuels ou programmés à fréquence régulière. Ces versements peuvent être déduits de votre revenu imposable dans certaines limites. En contrepartie, les sommes épargnées restent en principe bloquées jusqu’à la retraite. Des cas de sortie anticipée sont néanmoins prévus par la loi, à l’occasion de circonstances exceptionnelles strictement définies (certains accidents de la vie ou l’acquisition de votre résidence principale). Hormis ces situations particulières, le déblocage de votre épargne, en capital ou en rente viagère, ne peut intervenir que lorsque vous atteignez l’âge légal du départ à la retraite.

L’assurance vie, un placement multifonction

L’assurance vie est une enveloppe d’épargne polyvalente. Elle vous permet de constituer un capital à moyen ou long terme pour financer tous types de projets : achat immobilier, compléments de revenus ou même retraite. Son atout majeur est la liquidité. À tout moment, vous êtes libre de récupérer votre argent en demandant un rachat partiel ou une avance sur votre contrat. Grâce au large choix de supports d’investissement proposé, vous pouvez ajuster votre stratégie selon vos objectifs, votre horizon de placement et votre tolérance au risque.

Véritable outil de transmission du patrimoine, l’assurance vie vous offre par ailleurs la possibilité de protéger vos proches dans un cadre fiscal avantageux en cas de succession. À la fois placement financier et instrument d’optimisation successorale, elle s’adapte à tous les profils. Elle se présente aussi comme une solution flexible et efficace pour préparer la retraite, même si elle ne bénéficie pas de la même fiscalité incitative que le PER en phase d’épargne.

PER et assurance vie : quels points communs ?

Malgré des objectifs différents, le PER et l’assurance vie partagent de nombreuses caractéristiques de fonctionnement. Ces similitudes techniques pendant la phase de constitution de l’épargne rendent leur comparaison pertinente dans le cadre d’un investissement à long terme, progressif et diversifié.

Des contrats ouverts à tous

L’assurance-vie est accessible à toute personne majeure, sans condition de revenus ni de statut professionnel. Le PER est également ouvert à un large public (salariés, indépendants, fonctionnaires, étudiants ou inactifs) mais avec des conditions d’éligibilité plus encadrées. En pratique, certains établissements peuvent fixer des limites d’âge à la souscription ou refuser l’ouverture d’un PER si les droits à la retraite ont déjà été liquidés. Ces critères sont donc à vérifier auprès de l’organisme gestionnaire au moment de la souscription.

Des versements libres et modulables

À la souscription de votre contrat, vous effectuez un versement initial dont le montant minimal, fixé par l’assureur, s’élève généralement à quelques centaines d’euros. Ni le PER, ni l’assurance vie n’imposent ensuite un plafond de capital ou un minimum annuel de versement.

Vous pouvez alimenter votre contrat à votre rythme, en fonction de vos capacités d’épargne, par :

• Des versements libres, quand vous le souhaitez ;
• Des versements programmés, mis en place selon une fréquence et un montant déterminé.

Vous êtes libre d’interrompre ou de modifier ces apports à tout moment afin d’ajuster vos efforts d’investissement à l’évolution de votre situation financière. Cette souplesse trouve toute son utilité pour construire un capital dans la durée, sans contrainte d’engagement.

Une gamme de supports d’investissement diversifiés

Le PER se présente sous la même forme qu’un contrat d’assurance vie multisupport. Ces deux produits proposent ainsi une offre financière multiple, avec un vaste choix de supports d’investissement. 

Dans les deux cas, vous pouvez décider de placer votre argent sur : 

• un fonds en euros, sécurisé et garanti, bien adapté à un profil d’épargnant prudent ;
• des unités de compte, investies sur les marchés financiers (actions, obligations, OPCVM, SCPI) plus dynamiques mais dont la valeur est susceptible de fluctuer à la hausse comme à la baisse, sans garantie de capital.

Cette variété de supports financiers permet de construire une allocation adaptée à votre sensibilité au risque, à votre horizon de placement et à votre situation personnelle. Le PER et l’assurance vie vous donnent aussi la possibilité de diversifier progressivement votre épargne sur plusieurs classes d’actifs.

Une gestion financière personnalisable

Dans les deux cas, vous disposez du choix de gérer la répartition du capital investi en toute autonomie ou de déléguer cette tâche.

En gestion libre, vous sélectionnez vous-même vos supports d’investissement et arbitrez la répartition de votre épargne entre les différents fonds. Vous avez aussi l’opportunité de déléguer ces opérations à un gérant professionnel dans le cadre de la gestion pilotée. Selon votre profil (prudent, équilibré ou dynamique), la part des supports risqués sera plus ou moins importante. Le gérant réalise alors des arbitrages en fonction de l’évolution des marchés financiers et du contexte macro-économique.

Des frais à comparer

Les deux produits supportent des coûts, ponctuels ou récurrents, qui peuvent impacter leur performance à long terme.

Les frais prélevés par les assureurs se répartissent en plusieurs catégories :

• les frais sur versements, ou droits d’entrée, déduits de chacune des sommes versées ;
• les frais de gestion annuels, variables selon les supports et le mode de gestion ;
• les frais d’arbitrage, appliqués lors de chaque opération de transfert entre supports d’investissement.

Ces frais varient selon les distributeurs et les contrats. Il est donc essentiel de les comparer attentivement avant de souscrire un PER ou une assurance vie. La loi impose que leur montant apparaisse de manière détaillée et explicite dans les documents contractuels et sur le site de l’assureur. Sachez que les contrats distribués en ligne affichent des frais moins élevés que ceux proposés par les réseaux traditionnels.

Peut-on retirer son argent librement sur ces placements ?

La faculté de récupérer son épargne, en totalité ou en partie, est un critère essentiel pour faire le bon choix entre un PER et une assurance vie. Ces deux produits reposent sur des logiques différentes : l’un est élaboré dans un objectif ciblé sur la préparation à la retraite, l’autre propose une liquidité permanente pour répondre à de multiples projets.

Une disponibilité immédiate avec l’assurance vie

L’assurance vie se distingue par sa grande souplesse. Vous pouvez effectuer des retraits, appelés rachats, à tout moment et sans justification particulière. Seules les règles d’imposition diffèrent en fonction de l’ancienneté de votre contrat, la fiscalité devenant plus avantageuse au terme d’une durée de détention de 8 ans.

Plusieurs modalités de retrait sont possibles :

• un rachat partiel : vous retirez une partie seulement de l’épargne disponible sur le contrat, qui poursuit son cours avec le capital encore investi ;
• des rachats partiels programmés : vous retirez une somme constante selon une périodicité donnée pour vous constituer une source régulière de revenus ;
• le rachat total : vous récupérez la totalité des sommes capitalisées. Le contrat est alors dénoué et définitivement clôturé.

Cette liquidité de l’assurance vie constitue une garantie de sécurité rassurante pour les épargnants. Elle vous promet, si nécessaire, de pouvoir faire face à des dépenses imprévues ou des besoins ponctuels de trésorerie.

Un blocage jusqu’à la retraite avec le PER

À l’inverse, l’épargne versée dans le cadre d'un PER demeure bloquée jusqu’à l’âge légal de départ à la retraite ou la liquidation de vos droits.

Le moment venu, l’épargne peut être récupérée : 

• en capital, libéré en une ou plusieurs fois ;
• en rente viagère ;
• en panachant sortie en capital et en rente.

Il est néanmoins prévu la possibilité d’un déblocage anticipé pendant la phase d’épargne, dans certaines situations bien définies :

• Invalidité (vous, vos enfants, votre époux ou épouse ou votre partenaire de Pacs) ;
• Décès de votre époux ou épouse ou de votre partenaire de Pacs ;
• Expiration de vos droits aux allocations chômage ;
• Surendettement (dans ce cas, c'est la commission de surendettement qui doit faire la demande) ;
• Cessation d'activité non salariée à la suite d'un jugement de liquidation judiciaire ;
• Acquisition de la résidence principale (mais dans ce cas les droits issus de versements obligatoires restent bloqués).

Ces circonstances sont strictement encadrées. En dehors de ces cas précis, vous ne pouvez pas retirer le capital investi sur un PER avant la retraite.

PER ou assurance vie : quel est le plus avantageux fiscalement ?

Le traitement fiscal constitue un critère central dans le choix d’un produit d’épargne. La fiscalité des deux produits diffère sur le principe : le PER présente un avantage immédiat à l’entrée alors que l’assurance vie favorise la sortie ou la transmission du capital.

Une déduction fiscale en phase d’épargne avec le PER

Le PER offre un avantage fiscal attractif au moment des versements volontaires. Vous pouvez déduire chaque année le montant de ces versements de votre revenu imposable, dans les limites fixées par la loi. Cette économie d’impôt est d’autant plus intéressante que votre tranche marginale d’imposition (TMI) est élevée, généralement à partir de 30 %.

Les sommes issues de l’épargne salariale (intéressement, participation, abondement) ne sont pas déductibles fiscalement. Par ailleurs, le choix d’appliquer ou non la déductibilité peut être effectué individuellement pour chaque versement, ce qui permet d’adapter la stratégie fiscale selon votre situation chaque année.

La fiscalité appliquée à l’assurance vie ne prévoit pas de déduction des versements. L’effort d’épargne ne bénéficie donc d’aucun allégement immédiat.

Une fiscalité plus attractive sur les retraits pour l’assurance vie

Au moment d’effectuer des retraits, le PER présente une fiscalité à géométrie variable :

• si vous avez déduit vos versements à l’entrée, la part de capital qui correspond à ces versements est imposée au barème progressif de l’impôt sur le revenu. La part des gains générés pendant la durée du placement est soumise au prélèvement forfaitaire unique (flat tax) au taux de 30 %.
• si vous avez renoncé à la déductibilité, la part de capital est exonérée d’imposition et seuls les gains restent taxés.

La part des gains générés pendant la durée du placement est soumise au Prélèvement Forfaitaire Unique (PFU ou flat tax) au taux global de 30 %, composé de 12,8 % d’impôt sur le revenu et de 17,2 % de prélèvements sociaux.

Pour l’assurance vie, la part correspondant aux primes versées n’est jamais fiscalisée en cas de rachat. Les gains sont soumis à la flat tax par défaut ou, sur option volontaire, à l’impôt sur le revenu si ce choix se révèle plus favorable. Vous bénéficiez surtout d’un abattement fiscal annuel très avantageux dès lors que vous détenez votre contrat d’assurance vie depuis plus de 8 ans. Vous êtes en effet exonéré sur les gains à hauteur de 4 600 € (personne seule) ou 9 200 € (couple marié avec imposition commune).
 

Des avantages fiscaux sous condition d’âge en cas de décès

L’engouement des épargnants pour l’assurance vie repose beaucoup sur sa fiscalité spécifique favorable en cas de transmission.

À votre décès en effet, l’épargne accumulée sur votre contrat est versée aux personnes que vous avez désignées dans la clause bénéficiaire selon les dispositions fiscales suivantes :

• les primes versées avant 70 ans bénéficient d’un abattement de 152 500 € par bénéficiaire, puis d’une taxation hors succession de 20 % jusqu’à 852 000 € et 31,25 % au-delà ;
• les primes versées après 70 ans profitent d’un abattement global de 30 500 €. Les sommes supérieures sont réintégrées dans l’actif successoral et soumises aux droits de succession classiques.

La fiscalité du PER est inspirée de celle de l’assurance vie. En cas de décès avant déblocage du contrat, les sommes investies sont versées aux bénéficiaires désignés dans des conditions fiscales similaires.

Le seuil d’abattement est cependant ici lié à l’âge de l’assuré au moment du décès :

• en cas de décès avant 70 ans, le capital transmis bénéficie d’un abattement de 152 500 € par bénéficiaire puis d’une taxation forfaitaire identique à celle de l’assurance vie ;
• en cas de décès après 70 ans, un abattement global de 30 500 € s’applique avant réintégration du capital dans la succession.

Attention à une subtilité souvent ignorée : pour l’assurance vie après 70 ans, seuls les montants versés (et non les intérêts générés) sont taxés après abattement de 30 500 euros. Pour le PER, c’est la totalité du capital valorisé au moment du décès qui est pris en compte, y compris les plus-values éventuelles, pour l’abattement de 30 500 euros.

Une exonération fiscale totale s’applique cependant sans condition d'âge lorsque le bénéficiaire désigné d’un PER ou d’une assurance vie est le conjoint ou le partenaire de Pacs du souscripteur.

Cumuler PER et assurance vie : une stratégie gagnante ?

PER et assurance vie proposent chacun des avantages propres avec des objectifs fiscaux et patrimoniaux différents mais complémentaires. Vos choix en matière d’investissement procèdent de votre profil d’épargnant et de votre situation personnelle (capacité d’épargne, niveau d’imposition, horizon de placement, projets familiaux). En combinant ces deux produits dans votre stratégie d’épargne, vous pouvez profiter de leurs atouts respectifs tout en diversifiant votre patrimoine.

Une complémentarité cohérente et efficace

Le PER et l’assurance vie ne sont pas des contrats interchangeables. Ils répondent à un horizon d’épargne et à des règles fiscales différentes. La souscription de ces deux types de placement permet d’apporter une solution à des objectifs distincts.

Le PER est un produit tunnel spécifiquement dédié à la constitution d’un complément de retraite. Pour vous inciter à épargner sur le long terme, il vous accorde un avantage fiscal majeur avec la déductibilité des versements volontaires. Ce dispositif en fait un puissant outil de défiscalisation pendant la phase d’épargne dès lors que vous vous situez dans les tranches d’imposition les plus élevées.

L’assurance vie, flexible et polyvalente, permet de valoriser un capital sur la durée en conservant une épargne mobilisable à tout moment pour vos projets divers ou vos imprévus. Elle offre des avantages fiscaux sur le long terme, qu’il s’agisse de disposer de votre capital ou de le transmettre dans des conditions successorales très favorables.

Plutôt que de chercher à choisir entre PER et assurance vie, il s’avère plus judicieux de les juxtaposer dans votre structure patrimoniale. Vous vous trouvez ainsi en mesure d’adapter votre épargne à toutes les étapes de votre évolution familiale et financière.

Les avantages de cette combinaison

En associant les avantages du PER et de l’assurance vie, vous construisez une épargne complète, équilibrée et évolutive répondant aux objectifs suivants :

• une optimisation fiscale à différents moments de votre vie : vous utilisez le PER pour réduire votre impôt sur le revenu aujourd’hui et profitez du régime fiscal attractif de l’assurance vie au bout de 8 ans ;
• une flexibilité renforcée : l’assurance vie reste toujours disponible en cas de besoin alors que le PER sécurise votre effort d’épargne retraite ;
• une diversification de vos supports d’investissement avec différents niveaux de risque ;
• la protection de vos proches dans l’avenir : les deux produits autorisent la libre désignation des bénéficiaires en cas de décès avec une fiscalité allégée.

Le PER et l’assurance vie ne s’opposent donc pas mais doivent plutôt s'envisager comme des enveloppes complémentaires. Dans tous les cas, ne déshabillez pas votre assurance vie pour habiller un PER.

PER et assurance vie : le tableau comparatif

Au moment de souscrire, votre attention doit être portée sur la qualité des produits proposés. Examinez les documents d’information fournis et comparez la transparence de fonctionnement, la maîtrise des frais, l’offre financière et les options de gestion, le rendement au cours des années précédentes.

Nous mettons à votre disposition tous les outils et l’accompagnement nécessaires pour vous aider à évaluer les contrats les plus performants en fonction de vos priorités.