Conseils d’épargne

Conseils d’épargne Conseils d’épargne
Retraite bien exploiter les atouts du Plan Épargne Retraite

Retraite : bien exploiter les atouts du Plan Epargne Retraite, le PER

Le déséquilibre croissant du système par répartition met de plus en plus en évidence la nécessité de se constituer un complément de retraite pour atténuer la perte de revenus qui intervient généralement à cet horizon. Et le Plan Épargne Retraite s’impose comme LA solution dédiée à ce besoin. Encore faut-il en comprendre le fonctionnement et ses subtilités.

PER

Deux ans après la réforme portée par Élisabeth Borne, le sujet des retraites est revenu sur le devant de l’actualité à l’occasion du « conclave » organisé, en début d’année, par François Bayrou et réunissant l’ensemble des partenaires sociaux. Si un consensus semble avoir été trouvé fin juin sur des évolutions comme l'abaissement de l'âge de départ sans décote de 67 à 66 ans et demi ou l'amélioration du calcul des retraites pour les femmes, le cadre général demeure inchangé : l'âge de départ à la retraite reste fixé à 64 ans pour les personnes nées à partir du 1er janvier 1968. Parallèlement, la durée de cotisation pour accéder à un taux plein varie de 41 ans et 9 mois (167 trimestres) pour les personnes nées jusqu'en 1960, à 43 ans (172 trimestres) pour celles nées à partir de 1965.

La succession des réformes sur le système des retraites et les débats qui y sont associés ont à la fois détérioré la confiance des Français dans le système et fait émerger une prise de conscience sur le besoin d’épargner par soi-même. Selon le "Baromètre 2025 de l'Épargne en France et en régions" réalisé par l'Ifop pour Altaprofits (avril 2025), il ressort que la confiance des actifs sur la capacité du système à garantir leur niveau de vie au moment de la retraite s'érode. Ils sont ainsi désormais moins de trois sur dix à estimer que leurs revenus à la retraite proviendront en totalité du système de retraite français et 72 % des personnes interrogées anticipent une baisse de leur niveau de vie à la retraite. Rien d'étonnant, à la lecture de ce panorama, qu'une très grande majorité d'entre eux (85 %) estime qu'il est nécessaire d'épargner par eux-mêmes pour se constituer un revenu supplémentaire.

 

Une offre financière riche avec un cadre fiscal avantageux

Or pour se constituer un complément de retraite en sus des revenus générés par le système par répartition, le Plan Épargne Retraite (PER) est la solution par excellence dédiée à ce besoin. Comme l’assurance vie, ce placement offre un large éventail de possibilités d'investissement avec le fonds en euros à capital garanti et une exposition à l'ensemble des classes d'actifs (actions, obligations, immobilier, Private Equity, fonds structurés…). Mais, indéniablement, le succès du PER tient surtout aux avantages fiscaux qui y sont attachés. Il permet, en effet, d'optimiser sa fiscalité sur le revenu en offrant le choix de déduire de ses revenus imposables le montant de ses versements durant la période de cotisation, dans certaines limites : le plafond de déduction des cotisations retraite est égal à 10 % de vos revenus d’activité (nets de frais professionnels) de 2024 (avec un maximum de 35 194 €*), ou à 4 637 € si ce montant est plus élevé - ce plafond étant majoré pour les travailleurs non-salariés. Dans ce cas, l'épargnant sera fiscalisé à la sortie lorsqu'il récupérera les sommes, une fois à la retraite. À l'inverse, il peut aussi faire le choix de ne pas actionner cet avantage à l’entrée pour ne pas être fiscalisé à la sortie.

 

Bien choisir l’option fiscale de son plan épargne retraite

À la lumière de ces deux options, comment faire son choix ? Il apparait en fait que la déduction à l’entrée est pertinente pour ceux qui sont à la fois imposés à des tranches marginales d’imposition (TMI) élevées – 30 % et plus – et qui anticipent une baisse de leurs revenus une fois à la retraite. Ce qui est généralement le cas, si l’on regarde l’évolution du taux de remplacement, à savoir le montant de sa pension de retraite ramené au montant de son dernier salaire en activité. Dans ce cas, la déductibilité à l’entrée présente un réel avantage, d’autant qu’il faut prendre en compte la possibilité de faire fructifier les sommes économisées grâce à la réduction d’impôt obtenue. Ensuite, au moment de la retraite, une optimisation de son impôt peut encore être réalisée grâce notamment à des sorties fractionnées pour amoindrir l’impact fiscal en le lissant sur plusieurs années. Le rachat fractionné permet en outre de récupérer l’épargne selon ses besoins réels tout en continuant à faire fructifier le reste du capital investi. Enfin, sur le plan fiscal pour ceux qui choisiront la déductibilité à l’entrée, plusieurs subtilités peuvent être exploitées pour optimiser l’aspect défiscalisation : tout d’abord, il faut savoir que les plafonds sont mutualisables entre conjoints ou partenaires de PACS soumis à imposition commune ; ensuite les plafonds non utilisés peuvent être reportés d’une année sur l’autre, et ce, pendant trois ans ; enfin, et ce n’est pas neutre, l’avantage fiscal procuré par l’épargne retraite n’entre pas dans le champ du plafonnement des niches fiscales.

 

Épargner le plus tôt possible

Au-delà de sa fiscalité intéressante, le PER présente aussi l'avantage de pouvoir gérer son épargne tout au long de sa carrière, en fonction de ses revenus et quelle que soit l’évolution de son statut professionnel. Plus on commence tôt, et plus l’effort d’épargne sera à la fois efficace et indolore. En effet, en commençant à épargner tôt, même avec un petit versement, on bénéficie ainsi d'un horizon de placement long (plus de 30 ans) permettant de prendre des risques et de chercher des investissements plus offensifs au départ pour viser un rendement de 6 à 8 % par an… Avant de faire évoluer son effort d'épargne à mesure de l'avancée de sa vie professionnelle et de l'augmentation de son salaire tout en réduisant son exposition au risque afin de sécuriser progressivement ses investissements. Voir notre simulation en fin d’article.

 

Combiner assurance vie et PER

S'il compte d'indéniables atouts, il faut néanmoins avoir à l'esprit que le PER est conçu comme un placement bloqué jusqu'à la retraite. De sorte que, contrairement à un contrat d'assurance vie, il n'offre pas la possibilité de faire des retraits avant cet horizon. Les sorties anticipées ne sont, en effet, autorisées que dans des cas très spécifiques comme l'acquisition d'une résidence principale ou un accident de la vie. Une contrainte non négligeable à bien prendre en compte : il est nécessaire d’avoir à côté une épargne plus liquide.

D’ailleurs, la question est souvent posée du choix entre l’assurance vie et le Plan Epargne retraite pour se constituer un complément de retraite, les deux solutions étant souvent mises en concurrence. En vérité, elles sont toutes deux adaptées et très complémentaires. D'un côté, le PER est plus contraignant, mais apporte une indéniable opportunité de défiscalisation durant la période d'activité du souscripteur. De l'autre, plus souple, l'assurance vie est aussi plus favorable au regard de la transmission. Chacune a donc ses avantages et ses inconvénients. De sorte qu'il est recommandé, dans la mesure du possible, de combiner les deux pour préparer au mieux cette échéance. En tout état de cause, une chose est avérée en matière de retraite : mieux vaut tôt que tard. En effet, en commençant - même avec des petits montants - à épargner dès le début de la vie active, l'effort se révèle indolore et plus efficace dans le temps.

 

Pour approfondir

 
 

Simulation 1

Simulation 2

Simulation 3

Âge de mise en place

30 ans

45 ans

55 ans

Âge de départ à la retraite

65 ans

65 ans

65 ans

Horizon de placement

35

20

10

Placement initial

5 000 €

5 000 €

5 000 €

Versements mensuels programmés

200 €

200 €

200 €

Capitaux au moment de la retraite

272 560 €

100 635 €

43 631 €

Montant versé

89 000 €

53 000 €

29 000 €

Hypothèse de rendement commune à tous : 6,5 % par an jusqu'à 45 ans, 5 % par an entre 45 et 55 ans, 3,5 % par an après 55 ans ; hypothèse de frais : 0,6 % par an
 

En démarrant à 30 ans avec un versement initial de 5 000 euros et des versements programmés mensuels de 200 euros, le capital au moment du départ à la retraite sera de 272 560 euros, alors qu’en démarrant à 45 ans, il sera d’un peu plus de 100 000 euros et de moins de 45 000 euros en démarrant à 55 ans. Les hypothèses de rendement prises dans ces simulations prennent en compte l’âge, et donc le temps restant jusqu’à l’âge de départ en retraite, avec une sécurisation sur 3 périodes précisées dans les hypothèses du tableau.
Pour atteindre le même capital de 272 560 € atteint en démarrant à 30 avec une mise initiale de 5 000 euros et des versements libres programmés (VLP) de 200 euros mensuels, il faudrait, en démarrant :

 

À 45 ans :

  • soit faire un versement initial de 88 000 euros, puis des VLP de 200 euros,
  • soit monter les VLP à 585 euros si le versement initial reste à 5 000 euros.


À 55 ans :

  • soit faire un versement initial de 176 568 euros, puis des VLP de 200 euros,
  • soit monter les VLP à 1 439 euros si le versement initial reste à 5 000 euros.


*le plafond dépend du PASS (Plafond Annuel de la Sécurité Sociale) qui évolue chaque année. 



 

Restez informé

Nous décryptons pour vous l’actualité économique et financière et vous donnons des conseils d’investissement pour votre épargne. Abonnez vous à notre newsletter.

 

 

 

 

Vos données personnelles sont collectées par Altaprofits, en sa qualité de responsable de traitements, à des fins de prospection commerciale. Dans les conditions prévues par la réglementation en vigueur en matière de protection des données personnelles, vous disposez d’un droit d’accès, de rectification, d’opposition, de retrait de consentement à la prospection commerciale, de suppression de vos données personnelles, que vous pouvez exercer en adressant votre demande par mail à : mes-données-personnelles@altaprofits.fr ou par courrier à : Altaprofits Conformité 35, rue de Rome, 75008 Paris.

Nous vous rappelons en outre que si vous ne souhaitez pas faire l’objet de prospection commerciale par voie téléphonique, vous pouvez vous inscrire gratuitement sur la liste d’opposition au démarchage téléphonique sur le site internet www.bloctel.gouv.fr. Pour toute information complémentaire sur le traitement de vos données personnelles, consultez notre politique de données personnelles.