Comprendre la clause bénéficiaire de l'assurance vie en 5 questions essentielles

Comprendre la clause bénéficiaire de l'assurance vie en 5 questions essentielles Comprendre la clause bénéficiaire de l'assurance vie en 5 questions essentielles
Comprendre la clause bénéficiaire de l'assurance vie en 5 questions

La clause bénéficiaire joue un rôle central dans un contrat d’assurance vie. Elle permet de désigner la ou les personnes qui recevront la valeur des sommes capitalisées au décès de l’assuré. Elle réclame donc une grande attention dans sa rédaction, tant sur le fond que sur la forme. Qui pouvez-vous désigner comme bénéficiaire ? Quelles sont les erreurs à éviter dans la formulation de la clause ? Est-il possible de la modifier en cours de contrat ? Altaprofits répond à ces questions essentielles pour sécuriser efficacement votre clause bénéficiaire.

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Qu'est-ce qu'une clause bénéficiaire dans une assurance vie ?

La clause bénéficiaire est une disposition fondamentale d'un contrat d'assurance vie. Elle détermine les modalités d'attribution de l’épargne placée sur votre contrat au moment de votre décès. Son objectif principal est ainsi d’organiser la transmission de votre patrimoine dans des conditions avantageuses et de protéger vos proches.

L’assurance vie comme instrument de transmission

L’assurance vie permet de transmettre un capital en dehors du cadre classique de la succession. C’est l’un de ses principaux atouts : dès lors qu’un bénéficiaire est désigné, l’épargne constituée lui est transmise dans un cadre civil et fiscal spécifique particulièrement favorable.

Le souscripteur décide librement des personnes qui percevront les fonds à son décès. Cette désignation est formalisée dans la clause bénéficiaire intégrée dans le contrat. Elle s’impose à l’assureur qui est engagé à verser directement les capitaux aux bénéficiaires indiqués, hors succession. Ces sommes n’entrent pas dans le patrimoine du défunt, elles échappent aux règles successorales de droit commun. Ce régime particulier vous permet de privilégier la personne de votre choix, sans que vos héritiers directs ne puissent contester votre décision ou réclamer leur part sur le capital transmis.

Il convient néanmoins de nuancer cette liberté. Dans certaines circonstances, les héritiers réservataires peuvent contester la clause bénéficiaire, notamment si elle désavantage leur part légale. La recevabilité d’une contestation dépend notamment de la date de rédaction de la clause, de la situation patrimoniale du souscripteur à ce moment et du respect des dispositions légales applicables. Bien que l’assurance vie permette de privilégier la personne de son choix, cette transmission n’est pas toujours totalement insusceptible de contestation.

L’avantage d’une fiscalité hors succession

La fiscalité appliquée en cas de décès est également dérogatoire. L’épargne reversée bénéficie d’un régime distinct de celui des droits de succession, avec des abattements spécifiques et, dans certains cas, une exonération totale.

Ainsi, pour les versements effectués avant les 70 ans de l’assuré décédé, chaque bénéficiaire profite d’un abattement fiscal à hauteur de 152 500 €. Au-delà de ce seuil, une taxation forfaitaire s’applique, souvent plus légère que celle prévue dans le barème d'imposition successorale et totalement indépendante des liens de parenté.

La clause bénéficiaire n’est donc pas une simple formalité à compléter au moment de la souscription de contrat. Elle conditionne l’efficacité de vos objectifs de transmission et l’accès au cadre fiscal attractif de l’assurance vie.

Le saviez-vous ?

Lorsque le bénéficiaire désigné est le conjoint survivant ou le partenaire de Pacs du défunt, les sommes transmises sont totalement exonérées de fiscalité. Ses frères et sœurs financièrement dépendants peuvent aussi bénéficier de cette exonération sous des conditions strictement encadrées par la loi.

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Qui sont les bénéficiaires possibles ?

Le choix des bénéficiaires appartient exclusivement au souscripteur. La rédaction de la clause doit venir refléter votre seule volonté personnelle. Vous disposez de la plus grande liberté pour ce faire, sans aucune obligation d’ordre familial. Quelques rares interdictions existent toutefois, qu’il convient de connaître pour éviter tout litige à venir.

Une grande liberté de choix

Une grande latitude vous est accordée dans la rédaction de la clause bénéficiaire. Il importe qu’elle s’adapte précisément à votre situation et corresponde à vos intentions profondes quant à la transmission de votre patrimoine financier.

Vous pouvez ainsi choisir comme bénéficiaires :

  • Vos héritiers directs ;
  • Un autre membre de votre famille : neveu ou nièce, frère ou sœur, petits-enfants ;
  • Votre concubin / conjoint,...
  • Un ami ou une personne de confiance ;
  • Une personne morale : association, fondation, entreprise.

Vous n’êtes pas limité non plus dans le nombre de personnes désignées. En cas de pluralité de bénéficiaires, il est important de donner toutes les précisions possibles sur les modalités de partage entre eux. La précision de votre clause est la garantie de sa mise en application conformément à vos souhaits.

Les interdictions légales

Les seules restrictions de désignation correspondent à des incapacités juridiques de recevoir telles que définies par la loi.

Cela concerne notamment :

  • Les professionnels intervenant dans les soins et l’accompagnement de l’assuré avant son décès (médecins, infirmiers, personnel de maison de retraite par exemple, ainsi que les ministres du culte) en raison d’une présomption de captation d’héritage ;
  • Les mandataires judiciaires, pour les mêmes motifs ;
  • Le conseiller bancaire ou financier du souscripteur du contrat, son avocat ou le notaire chargé de sa succession, pour d’évidentes considérations déontologiques ;
  • Un animal.

Si une personne interdite est désignée comme bénéficiaire, la clause la concernant est considérée comme nulle. Si d’autres bénéficiaires existent, la part initialement attribuée à la personne interdite est redistribuée entre eux selon les modalités prévues dans la clause. En l’absence d’autres bénéficiaires, le capital est réintégré dans la succession du défunt.

 

Comment bien rédiger la clause bénéficiaire

Tous les assureurs proposent une clause standard dans le formulaire de souscription d’un contrat d’assurance vie. Vous pouvez choisir de cocher cette option ou préférer rédiger une clause personnalisée plus adaptée à votre situation familiale ou à vos objectifs de transmission.

Le modèle de clause standard

Dans la clause type, les bénéficiaires sont généralement désignés comme suit : « mon conjoint (ou partenaire de Pacs), à défaut mes enfants nés ou à naître, vivants ou représentés, par parts égales, à défauts mes héritiers ».

Cette clause en cascade présente plusieurs avantages :

  • Elle s’inscrit dans un cadre familial classique qui privilégie le conjoint au moment du décès du souscripteur ;
  • Elle prévoit les enfants comme bénéficiaires de second rang en cas de décès prématuré du conjoint ;
  • Elle répartit le capital entre les enfants de façon équitable.

Cette clause reste néanmoins très générique. Elle peut ne pas correspondre à votre situation familiale spécifique ou à vos préférences personnelles.

La clause sur mesure

Il est possible de rédiger une clause bénéficiaire totalement personnalisée. Cette option permet, par exemple, de privilégier une personne en particulier, même sans lien familial, ou de répartir différemment le capital entre plusieurs bénéficiaires de même rang. Dans ce cas, il est nécessaire de préciser en pourcentage la part revenant à chacun. Vous pouvez également prévoir certaines conditions, comme le versement du capital dès qu’un bénéficiaire atteint un âge précis. En revanche, il n’est pas possible d’imposer légalement que les fonds soient utilisés pour un usage déterminé : une fois versés, ils appartiennent librement aux bénéficiaires. Pour éviter tout problème d’interprétation, la clause personnalisée doit être rédigée de manière claire et précise.

La clause démembrée

Une clause démembrée consiste à séparer l’usufruit du capital (c’est-à-dire le droit d’en percevoir les revenus) de la nue-propriété (le droit d’en disposer après le décès de l’usufruitier).

Ce mécanisme est souvent utilisé dans le but de protéger le conjoint tout en organisant la transmission aux nus-propriétaires, par exemple les enfants. Dans ce cas, la clause bénéficiaire prend la forme suivante : « mon conjoint en usufruit, mes enfants en nue-propriété ». Le conjoint désigné usufruitier pourra utiliser librement le capital, tandis que les enfants désignés nus-propriétaires recevront le capital (ou du moins ce qu’il en reste) au décès du conjoint.

Au-delà de la protection du conjoint, cette disposition peut apporter un avantage fiscal au moment de la succession. En effet, l’utilisation du capital fait naître une dette au profit du nu-propriétaire, qui fait valoir sa créance de restitution au jour du décès de l’usufruitier. L’assiette imposable lors de la succession du conjoint se trouve ainsi réduite.

 

Quelles sont les précautions à prendre dans la rédaction de la clause ?

Une clause bénéficiaire mal rédigée peut entraîner des conséquences juridiques préjudiciables. Quelques règles indispensables permettent de sécuriser la transmission du capital et d’éviter différends et contestations le moment venu.

Permettre l’identification des bénéficiaires

Si vous souhaitez choisir votre conjoint ou vos enfants, évitez de les désigner par leur nom et adoptez plutôt les formules « mon conjoint non séparé de corps » ou « mes enfants nés ou à naître ». En cas de changement de votre situation matrimoniale ou de naissance de nouveaux enfants, vous éviterez ainsi de devoir réactualiser votre clause qui s’interprète en effet au jour du décès.

Bannissez les termes trop flous tels que « mes proches », « mon voisin » ou « mon ami ». Préférez dans ces cas une désignation nominative en précisant la date de naissance et l’adresse du bénéficiaire pour permettre son identification certaine.

Désigner des bénéficiaires de rangs successifs

Il est utile d’établir un ordre de priorité entre les bénéficiaires en utilisant la mention « à défaut » entre chaque rang. Dans ce cas, si le bénéficiaire du premier rang décède avant vous ou renonce à ses droits, le bénéficiaire du rang suivant recevra le capital. Terminez votre clause par la mention « à défaut mes héritiers légaux ». Si aucun bénéficiaire désigné ne peut accepter le bénéfice du contrat, le capital sera ainsi partagé par l’ensemble de vos héritiers dans le cadre favorable de l’assurance vie.

Prévoir la représentation des bénéficiaires désignés

Il est aussi pertinent d’inclure la notion de représentation « vivant ou représenté » pour anticiper le cas du décès d’un des bénéficiaires initiaux.

Prenons le cas du souscripteur qui choisit ses enfants comme bénéficiaires. Si l’un des enfants vient à décéder, l'inclusion de la représentation permet de transmettre sa part de capital à ses descendants, soit les petits-enfants. C’est une précaution importante pour assurer une équité entre les branches familiales.

À SAVOIR

Si le bénéficiaire ne peut pas être identifié, voire en l’absence de clause bénéficiaire, le capital décès est intégré à la succession avec la perte de tous les avantages liés au régime spécifique de l’assurance vie. Les sommes sont versées aux héritiers de l’assuré selon les règles de dévolution légale et soumises aux droits de succession dans les conditions normales.

 

Comment modifier la clause bénéficiaire ?

La clause bénéficiaire d’un contrat d’assurance vie n’est pas figée. Elle peut être modifiée à tout moment tant que le bénéficiaire n’a pas accepté formellement sa désignation.

La nécessité d’une actualisation régulière

Votre situation personnelle est susceptible d’évoluer, rendant la clause bénéficiaire initiale obsolète. Une absence de révision après un événement d’ordre familial risque de faire obstacle à sa bonne mise en œuvre.

Voici quelques exemples où une actualisation peut s’imposer :

  • Vous vous remariez après un divorce mais la clause est toujours rédigée au profit de votre ex-conjoint nommément désigné ;
  • Vous avez eu des petits-enfants que vous souhaitez intégrer dans la répartition de votre capital ;
  • Le décès d’un bénéficiaire désigné rend désormais la clause inapplicable.

Il est donc recommandé de vérifier régulièrement l’adéquation de la clause de votre contrat afin de la faire évoluer au rythme des changements importants dans votre vie.

Les formalités d'un changement de clause

Tout comme la désignation initiale, la modification de la clause bénéficiaire s'opère de façon unilatérale à l'initiative exclusive du souscripteur. Elle ne nécessite l'accord ni de l'assureur, ni de l'ancien bénéficiaire (sauf en cas d'acceptation antérieure).

Le changement peut s’effectuer :

  • En ligne ou par courrier adressé à l’assureur qui établira un avenant au contrat d’assurance vie pour confirmation ;
  • Par testament olographe sous seing privé (rédigé à la main, daté et signé) ou authentique (établi par un notaire). Il est alors conseillé d’avertir l’assureur pour éviter qu’il ne verse les capitaux décès à l’ancien bénéficiaire, faute d’information sur la modification.

Quels que soient les modes opératoires employés, c’est la date du dernier document signé qui prévaut en cas de modifications successives. La clause bénéficiaire est un élément clé de votre contrat qui mérite une vigilance particulière. Bien rédigée, elle permet de transmettre votre capital selon votre volonté dans les meilleures conditions pour profiter des avantages de l’assurance vie. Prenez le temps de réfléchir à vos objectifs et à votre situation familiale. N'hésitez pas à consulter un conseiller pour vous aider à rédiger ou modifier cette clause de façon appropriée.

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